INDUSTRIAL ERA

ENGLISH VERSION

The everyday and extra-ordinary life in the ”Harlem of the West”

“Harlem of the West” was Oakland’s once-bustling jazz and blues scene along Seventh Street. Before 2015, East Bay commuters traveling to San Francisco on BART could look forward to passing the vibrant, unforgettable sign for Esther’s Orbit Room every morning. It featured the name “Esther’s” in saucy red script and “Orbit Room” in purple space-age bubble letters, a cheerful orange rocket taking off from the “T.” At night, it was a lively blues music scene, competing with San Francisco’s Fillmore District for the title of “Harlem of the West,” boasting performances by Billie Holiday, Aretha Franklin, and Sammy Davis Jr. But like so many thriving black neighborhoods in the late-20th century, economic and political forces came together to gut it in a few short decades. “Seventh Street was the center of black entertainment” Today, if you look around Seventh Street with its vacant land and parking lots in the shadow of the BART tracks, it’s hard to picture its glory days. Ronnie Stewart, the executive director of the West Coast Blues Society, has been fighting tirelessly since 1989 to preserve the street’s musical legacy. “Seventh Street was the center of black entertainment for the West Coast,” Stewart says. “The clubs were lined up on both sides.”

A “red banlieue” making unity

Saint-Denis is located on flat land sheltered from the potential flooding of the Seine and close to the capital. The geography of the city is favorable for the establishment of industry beginning in the 19th century. The large size of the factories enables the organization of workers' struggles where they claimed for higher wages, improvement of the working conditions, and the end of child labor. The 1925 municipal elections won by the Communists marked the birth of the "red banlieues'' which embodied the notion of worker affiliation. The red banlieues are both a statistical reality (as 60% of the active population were workers in the 1960s) and a social reality as it created a collective identity based on the relationship to work, the employees’ status and their newly gained access to social security, the modes of sociability, and on local policies committed to fight for the workers against the State and the employers. This identity will gradually erode with deindustrialization.

VERSION FRANÇAISE

La vie extraordinaire et de tous les jours de la « Harlem de l’Ouest »

La ville d’Oakland fut un temps rebaptisée la « Harlem de l’Ouest » en raison de sa scène jazz et blues autrefois en pleine effervescence le long de la 7e rue. Avant 2015, les voyageurs de l’East Bay se rendant à San Francisco en métro aérien (BART) pouvaient se réjouir de passer chaque matin devant l’enseigne vibrante et inoubliable du mythique club de Jazz Esther's Orbit Room. Sur l’enseigne, on pouvait lire le prénom « Esther » (de la propriétaire) en caractères rouges provoquants et « Orbit Room » en lettres bulles violettes de l’ère spatiale, avec une joyeuse fusée orange décollant du « T ». La nuit, c’était une scène de musique blues très animée. La « Harlem de l’Ouest » et ses concerts de Billie Holiday, Aretha Franklin et Sammy Davis Jr. rivalisaient avec le Fillmore District de San Francisco. Malheureusement, comme pour tant d’autres quartiers noirs prospères à la fin du XXe siècle, des forces économiques et politiques se sont conjuguées pour le vider en l’espace de quelques décennies seulement. Aujourd’hui, les jours de gloire de la 7e rue semblent bien loin, laissant place à des terrains vagues désolés et des parkings à l’ombre des voies du métro aérien (BART). Ronnie Stewart, le directeur exécutif de la West Coast Blues Society, se bat sans relâche depuis 1989 pour préserver l’héritage musical de la rue. « La 7e rue était le l’épicentre du divertissement noir de la côte ouest », explique-t-il. « Les clubs étaient alignés des deux côtés de la rue ».

Une banlieue rouge qui fait unité

Terrain plat à l’abri des crues de la Seine et à proximité de la capitale, la géographie de la commune est favorable à l’implantation de l’industrie dès le XIXe siècle. La grande taille des entreprises tient lieu de creuset des luttes ouvrières pour les salaires, les conditions de travail, l’emploi des enfants. Les élections municipales gagnées par les communistes en 1925 participent de la naissance de la « banlieue rouge », peuplée majoritairement d’ouvriers (60 % des actifs dans les années 1960 à Saint-Denis). Elle incarne une identité collective fondée sur le rapport au travail, au statut de salarié et à sa nouvelle protection sociale, les modes de sociabilité, les politiques culturelles innovantes et le soutien des travailleurs face à l’État et au patronat. Cette affiliation se délitera progressivement avec la désindustrialisation.

Texts by June Grant, blinkLAB and Laure Gayet, Légendes Urbaines