CONCLUSION
ENGLISH VERSION
Globally, counties are experiencing a period of reflection. In Oakland, the evidence can be found in the increased embrace of the Land Acknowledgement Statement. Acknowledgements of this kind are the result of a tradition of continued activism that emerged in the United States at the first contact between Indigenous Peoples and European settlers. In Saint-Denis, various forms of cultural expressions were born and developed thanks to people migrations alongside trades routes and following colonization.
In this exhibition we have focused on centering the work of those in the margins. The work in these communities, often, predict social organizing patterns. Cultural activism has no end, it is always evolving and its contribution to urban planning, perennially delayed. As such, we offer no conclusions about the future impact of these projects. But rather extend an invitation to you, the viewer, to look through what surrounds your daily life and appreciate any connection you make to your past and our stories. We invite you to walk backwards through the exhibition. However, this time see the work presented as humanist activism that should be integrated into urban planning processes. Sharing our stories is how we claim spatial legitimacy and our claim to place.
The urban management of such territories requires the invention of new tools and processes that fully comprehend the populations, and to dialogue and build collectively. These new tools embrace cultural approaches, deploy sensitive and participatory modes of observation of spaces, customs and inequalities (due to origins, gender, sexuality or disabilities). They create the possibility of encounters between intra-stakeholders, users and inhabitants, they also offer new point of views and interwind the scales of time and space. This poses the challenge of acculturation of professions, disciplines and people and implies reversing the hierarchy of savoir-faire and knowledge.
In Oakland, formal groups of residents and cultural communities are imposing themselves on institutional planning processes. In Saint-Denis, it is artistic venues, non-profits or professional intermediaries at the crossroads of urban planning, culture or the social sciences who are linking the institutional and informal spheres, allowing progressive co-design processes to emerge from the field. New forms of partnerships between public authorities and private actors are emerging, where each reinvents itself in contact with the other. It is the quality and uniqueness of the suburbs that are at stake: a need to preserve, support and cultivate the spaces of freedom that defines them.
Laure Gayet, urbanist and June Grant, architect
VERSION FRANÇAISE
À l’échelle internationale, les territoires de banlieue vivent une période de réflexion À Oakland, l’importance donnée à la déclaration de reconnaissance des territoires en est la manifestation la plus éloquente.Elle est le résultat d’une tradition d’activisme qui a vu le jour aux États-Unis aux premiers contacts des peuples indigènes avec les colons européens. À Saint-Denis, différentes formes d’expressions culturelles ont émergé, consécutivement à la colonisation, lors des migrations de population le long des routes commerciales.
Dans cette exposition, nous mettons en lumière le travail de ceux qui ont pu être marginalisés. Leur action est souvent précurseur de nouvelles formes d’organisations sociales. L’activisme culturel est sans fin, il est en perpétuelle évolution et cette exposition rappelle combien sa contribution à l’urbanisme est nécessaire. Nous ne proposons pas une vision de l’impact de ces projets dans le futur, mais plutôt une invitation à regarder ce qui vous entoure au quotidien et à apprécier les liens qui peuvent être faits avec votre passé et vos histoires. Puis nous vous invitons àà parcourir l’exposition en sens inverse. Cette fois, voyez les travaux présentés comme un militantisme humaniste qui doit être intégré dans les processus de planification urbaine. C’est en partageant ses histoires que chacune et chacun peut revendiquer sa légitimité en ville et dans la société. L’aménagement des périphéries nécessite d’inventer des outils et processus pour comprendre les populations, dialoguer et construire avec elles. Ces outils se greffent aux approches culturelles, déployant des modes sensibles et participatifs d’observation des espaces, des usages ainsi que des inégalités en raison de l’origine, du genre, de la sexualité ou du handicap. Ils créent des rencontres entre acteurs, usagers et habitants, des jeux de déplacements de regards, et maillent les échelles de temps et d’espace. Cela pose le défi de l’acculturation des métiers, des disciplines, des personnes et suppose de renverser la hiérarchie des savoir-faire et des connaissances. À Oakland, des groupes d’habitants et des communautés culturelles structurés s’imposent dans les processus d’aménagement institutionnels. À Saint-Denis, ce sont des lieux artistiques, des associations ou des professionnels acteurs-tiers à la croisée de l’urbanisme, de la culture ou du champ social qui relient les sphères institutionnelles et informelles, faisant émerger du terrain des processus de coconception progressifs. De nouvelles formes de collaboration entre puissance publique et acteurs privés émergent où chacun réinvente ses modes d’action au contact de l’autre. Il en va de la qualité et de la singularité des villes de banlieue : préserver, soutenir et cultiver les espaces de liberté qui les caractérisent.